Lecture biblique

Je me croyais tranquille et je disais : « Rien ne me mettra jamais en danger ! » Seigneur, dans ta bienveillance, tu m’avais assuré une forte position. Mais tu t’es détourné de moi, et me voilà plongé dans le désarroi. Seigneur, je t’appelle à mon secours ; toi qui es mon maître, je t’implore. Que gagnerais-tu si je mourais, si je descendais dans la tombe ? Celui qui n’est plus que poussière peut-il te louer encore, peut-il proclamer ta fidélité ? Seigneur, écoute, accorde-moi ta grâce ; Seigneur, viens à mon secours !

Tu as changé ma plainte en danse de joie, tu m’as ôté mon vêtement de deuil, tu l’as remplacé par un habit de fête. Alors, de tout mon cœur je n’en finirai pas de célébrer ta gloire par mes chants. Seigneur mon Dieu, je te louerai toujours !

Psaume 30.7-13, NFC

Notre temps de confinement est propice à la réflexion et au retour sur soi. Peut-être aujourd’hui, alors que nous pouvons être en proie à l’inquiétude, à la frustration… au désarroi, peut-être repensons-nous, comme le psalmiste, à tel cantique que nous aimions chanter à tue-tête pour nous conforter dans notre assurance : « Non, jamais tout seul », « Rien, ni personne ne pourra m’arracher de ta main », etc. Dans le temps incertain que nous traversons, implorons-nous comme lui le Seigneur : « Si je meurs, comment pourrais-je te louer ? ». La négociation du psalmiste peut faire sourire, mais nous, notre raison de vivre est-elle de louer notre Seigneur et de témoigner de sa bonté ?

Louange

Temps de prières de louange

Chacun peut :

  • dire merci pour un moment où il a été en paix cette semaine
  • partager à Dieu son désir de continuer à le louer

Méditation biblique (Eric Le Guéhennec)

Les apôtres retournèrent à Jérusalem depuis la colline qu’on appelle le mont des Oliviers. Cette colline se trouve près de la ville, à environ une demi-heure de marche. Quand ils furent arrivés à Jérusalem, ils montèrent dans la chambre où ils se tenaient d’habitude, en haut d’une maison. Il y avait Pierre, Jean, Jacques et André, Philippe et Thomas, Barthélemy et Matthieu, Jacques le fils d’Alphée, Simon le zélé et Jude le fils de Jacques. Tous ensemble ils se réunissaient régulièrement pour prier, avec quelques femmes, dont Marie la mère de Jésus, et avec les frères de Jésus.

(…)

Quand le jour de la Pentecôte arriva, les croyants étaient réunis tous ensemble au même endroit.

Actes 1.12-14, 2.1, NFC

Les disciples retournent vers Jérusalem. Nous les avions en effet laissés la semaine dernière sur le mont des Oliviers, au moment où Jésus leur dit qu’il compte sur eux pour la suite. Qu’ils patientent à Jérusalem, il leur envoie l’Esprit saint qui leur donnera la force d’être ses témoins (verset 8).

Que faire quand on doit patienter ? Les disciples décident de prier. Jésus ne leur avait pas spécifiquement demandé d’utiliser leur temps d’attente ainsi ; c’est leur décision. Le texte précise qu’il le font ensemble et régulièrement (14). Ils ont passé suffisamment de temps avec Jésus et savent que c’est une bonne chose à faire.

Une question a suscité ma curiosité : que prient-ils ? Quels sujets portent-ils devant Dieu ? Que prierions-nous dans une telle situation d’attente ? Ils ne priaient certainement pas une prière du type : « Seigneur que veux-tu que nous fassions ? ». Ils le savaient, Jésus leur avait clairement dit ! Sans doute priaient-ils plutôt pour demander à Dieu d’envoyer l’Esprit saint. Promis pour Jésus, c’est là l’événement déclencheur de la suite. Certainement prient-ils pour cela, jusqu’à son arrivée.

Attention cependant à ne pas mal comprendre ce qui se joue là : ce n’est pas leur prière assidue qui déclenchera quelques jours plus tard la venue de l’Esprit saint. On entend parfois certain dire que Dieu a pour nous des bénédictions en réserve et qu’elles n’attendent que notre prière pour être débloquées, comme si Dieu était empêché dans sa générosité par un manque d’action de notre part. Il n’en est rien ! Dieu n’est pas dépendant de nous pour accomplir son plan. Il est souverain et fait toute chose bonne en son temps (Ec 3.11). 

Mais prier n’est pas inutile pour autant. Cela nous permet d’entrer dans la volonté de Dieu. En priant régulièrement pour l’envoi de l’Esprit saint, les disciples ont certainement fait grandir leur désir de le recevoir. Avec le temps, leur prière s’est peut-être élargie, et ils ont sans doute demandé que Dieu les prépare au rôle qu’ils allaient bientôt jouer – celui d’être témoins du Christ jusqu’au bout du monde. La prière leur a permis d’entrer dans la volonté de Dieu.

Alors que je me demandais ce que les disciples pouvaient bien prier, j’ai aussi repensé à la prière que Jésus leur a apprise, lorsqu’ils lui ont demandé « Apprends-nous à prier » (Lc 11.1), celle que nous appelons le Notre père. Je ne serais pas étonné que les disciples l’aient employée, pendant ces journées consacrées à la prière. Lorsque l’on ne sait pas quoi prier, nous pouvons reprendre l’enseignement du Maître. Sa prière nous guide, nous montre ce dont nous avons vraiment besoin, et nous amène à faire nôtre la volonté de Dieu pour nous[1].

Avez-vous remarqué que Luc prend soin de dresser une liste de qui était présent lors de ces journées de prière ? S’il a tenu à faire passer cette liste aux générations suivantes, c’est qu’elle a son importance ! La suite du livre rapportera de grandes avancées de l’Eglise, des miracles étonnants, des prédications marquantes… On y verra agir de grandes figures, en particulier Pierre puis Paul. Mais c’est là, dans ces quelques jours de prière, que tout a commencé. Et ceux qui étaient là, ont joué un grand rôle, quand bien même leur nom apparaît pour la dernière fois dans le texte biblique.

Et cela ne m’étonne pas. Je me souviens moi-même de temps de prière déterminants pour la vie de notre Eglise. Je me souviens de qui étaient présent, de ce que les cœurs se sont unis pour demander à Dieu la même chose. Et je me souviens de la conviction que nous avons alors reçu de la part du Seigneur de ce qu’était sa volonté pour nous, de ce qu’il attendait de nous, de là où il voulait nous mener.

Cette prière, réunis, répétée est d’une grande efficacité. Non pas pour déclencher une action que le Seigneur ne pourrait entreprendre autrement. Mais pour participer à l’action du Seigneur, prendre pleinement le rôle qu’il a prévu pour nous.

Questions pour aller plus loin, pour méditer ensemble ce texte

  • Comment pouvons-nous mettre à profit ce temps de confinement pour prier ensemble de façon régulière ? Nous pouvons le faire en famille, en couple… ou rechercher un partenaire de prière si nous ne pouvons le partager dans notre foyer[2]. Y a-t-il pour nous une habitude à prendre ?
  • Pour quoi pouvons-nous prier ? De quoi avons-nous besoin pour entrer dans la volonté de Dieu ?

Chant

N’hésitez pas à couper avant la fin si les trois minutes et demi d’ « Abba Père » finales vous semblent trop longues

Prière

Prions pour notre communauté et particulièrement pour les familles pour qui nous prions cette semaine (cf mail d’annonces).

Prions pour notre pays, pour le confinement, pas toujours évident à supporter pour tout le monde, pour le personnel de santé en première ligne, pour les forces de l’ordre et tous ceux qui sont en première ligne. Prions pour nos autorités qui font face à une situation compliquée. Que le Seigneur leur inspire la crainte

Prions pour la guérison de notre pays et de notre monde. Que le virus soit vaincu et que nous puissions retrouver la liberté. Et que chacun puisse découvrir la vraie liberté qu’apporte Jésus-Christ.

Et pour continuer…

Il est difficile de ne plus nous voir, dimanche après dimanche. Aussi je vous propose de prendre une photo de vous et de ceux avec qui vous avez partagé ce temps de culte, et de l’envoyer par mail à l’adresse <contact@eeb-cf.org>.

Les enfants pourront également prolonger le moment avec des activités préparées pour eux

Que la grâce du Seigneur Jésus Christ, l’amour de Dieu et la communion de l’Esprit saint soient avec vous tous !


[1] On la retrouve dans Mt 6.9ss ou dans une version plus courte, en Lc 11.2ss

[2] Ceux qui souhaitent trouver un partenaire de prière sans trop avoir d’idée sur qui retrouver ou comment faire, peuvent contacter le pasteur <pasteur@eeb-cf.org>.